Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les randonnées de Jean-Pierre

Un four à boulets au cap d'Erquy

1 Juin 2016 , Rédigé par Jean-Pierre Publié dans #Patrimoine, #Curiosités, #Bretagne

Un grand merci à Hélène à qui je dois d'avoir découvert (via notre jeu de recherche par photos) ce four à boulets du cap d'Erguy. Un patrimoine inconnu du terrien que je suis.

sur le chemin des douaniers...

sur le chemin des douaniers...

Un four à boulets, ou four à rougir les boulets, est un équipement thermique militaire utilisé du XVIIe siècle au XIXe siècle pour chauffer au rouge les boulets servant de projectiles pour des canons contre des navires ou bâtiments construits en bois.

 

Il est avéré que les propriétés incendiaires d'un boulet porté au rouge ont pu provoquer des incendies lors de certaines batailles au sol. Cependant la probabilité de détruire un bâtiment de cette manière était assez aléatoire.

 

Cette pratique était souvent mise en œuvre par des batteries côtières en raison du danger que représentait un four à bord d'un navire.

 

Elle pouvait dissuader les navires de s'approcher des côtes, plus par la menace qu'elle représentait que par son efficacité réelle, compte tenu de la faible précision de l'artillerie de l'époque. Au point que le général Bernadotte affirmait que la fumée d'un four à boulets aperçu au loin par un navire de guerre pouvait suffire pour le dissuader d'approcher des côtes.

 

Cette pratique ancienne n'a cessé qu'avec la construction de navires en acier dans la seconde moitié du XIXe siècle.

(d'après Wikipédia)

 On peut également voir sur le cap les ruines d'un fort, et un four à boulets. Ces fours (il y en a un également au Fort la Latte), étaient une invention destinée à  chauffer les boulets avant de les lancer ("tirer à boulets rouges"). Mais cette invention ne fut guère utilisée : le temps de mettre le four en route, de faire rougir les boulets et de les acheminer aux canons était beaucoup trop long en cas d'attaque navale.

On peut également voir sur le cap les ruines d'un fort, et un four à boulets. Ces fours (il y en a un également au Fort la Latte), étaient une invention destinée à chauffer les boulets avant de les lancer ("tirer à boulets rouges"). Mais cette invention ne fut guère utilisée : le temps de mettre le four en route, de faire rougir les boulets et de les acheminer aux canons était beaucoup trop long en cas d'attaque navale.

Un four à boulets au cap d'Erquy

Situé sur le côté ouest du Cap d’Erquy, le four à boulet est une des curiosités de ce lieu. Place stratégique, vue imprenable pour une construction vouée à détruire l’ennemi, en l’occurrence, à la fin du XVIIIème siècle, la flotte anglaise.

 

Construit en 1794 à l’initiative du Ministre de la Marine, Alain Bernade, le four à boulets du Cap avait vocation, comme d’autres construits au niveau de plusieurs batteries de la Baie de Saint-Brieuc, à porter à incandescence les boulets et d’incendier les navires hostiles.

Construit en partie avec les matériaux extraits sur place, cette bâtisse servait à chauffer des boulets à rouge de façon à alimenter une batterie de trois canons (l’expression « tirer à boulets rouges » tient son origine de cette époque).

La préparation du foyer, le temps de chauffe et la fumée produite se sont avérés incompatibles avec la nécessité de rapidité de l’action. L’utilité de ce four n’a malheureusement pas été vérifiée si l’on en croit le combat naval de mars 1796 entre la corvette française « l’étourdie » et un bateau  anglais qui s’est soldé par une défaite côté français.

A vrai dire, aucun des fours à boulets du département n’a vraiment rempli sa mission.

La batterie de trois canons que devait alimenter le four à boulets du Cap d’Erquy a disparu. Le bâtiment lui-même a été restauré. Une animation sonore y est intégrée de sorte que vous puissiez, en fermant les yeux et en tendant l’oreille, vous imaginer en 1794 … prêt à faire feu !

Frédéric Guillaume 1er de Prusse

Frédéric Guillaume 1er de Prusse

Nous touchons ici l'origine d'une expression utilisée autant dans la littérature que dans le langage verbal : "tirer à boulet rouge".

Nous devons cette expression à un certain Frédéric-Guillaume Ier, roi de Prusse. Surnommé le Roi-Sergent, il voulut, au XVIIe siècle, rendre la puissance des canons plus destructrice. Pour cela, il eu l’idée de chauffer les boulets dans une forge, appelée four à boulets, avant de les insérer dans le canon et de les lancer sur l’ennemi. Outre la destruction provoquée par le boulet lui-même, cela avait la fonction de déclencher des incendies. Une valeur ajoutée utile, qui permettait aux attaquants de prendre l’avantage sur leurs ennemis, lesquels devaient se défendre tout en tentant de maîtriser les flammes. Cette technique était aussi utilisée pour attaquer des bateaux et se défaire rapidement de leur équipage.

Au XVIIe siècle, l’expression « tirer à boulets rouges » était donc utilisée au sens propre. C’est à la fin du XVIIIesiècle qu’elle se transforma, pour être utilisée au sens figuré et faire référence à une attaque verbale formulée contre son interlocuteur. Nous l’utilisons toujours dans ce sens aujourd’hui, pour parler de la façon virulente de s’en prendre à une personne, comme si elle était assaillie de critiques ou de reproches sans pouvoir répliquer.

Même figuré, son sens reste une bonne comparaison avec les stratégies de champs de bataille du XVIIe siècle. Mais y a-t-il un lien avec les personnes que l’on nomme communément des « boulets » ?

Un four à boulets au cap d'Erquy
Un four à boulets au cap d'Erquy
Un four à boulets au cap d'Erquy
Un four à boulets au cap d'Erquy
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article